C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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1
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     ACCORDANCE     
De deux choses non pareilles on ne peut faire accordance : Mais se Humilité avecq Pitié me voloiennt aucunement aidier, si convendroit il que Raison le detournast par necessité, car nullement de deux choses non pareilles on ne peut faire acordance (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 112).
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     ÂGÉ1          ÂGÉ2     
L'homme âgé qui prend jeune femme est bien fol : "Haa ! seigneurs barons, l'homme eagié qui prent jeune femme est bien fol ! Ce que je doubtoie est advenu. Dorine ma femme m'a wihotté ! Or vous requiers que le chevalier qui est en icelle croutte soit mis a mort, et pis lui faittes, s'il peult estre !" (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 611).
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     AMANT1          AMANT2     
-

L'amant perçoit bien son amie par une petite rayère : On dit communement que l'amant perchoit bien s'amie par une petite raiere. Ainsi en print il a la pucelle, car entre les foeulles de l'espinoy elle vey le preu Nero son chier amy (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 199).

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     AMANT1          AMANT2     
-

Chaque amant a la plus belle dame du monde : "...Et au regart de moy, j'aime mieulx a morir que vivre en jalousie." Ce dit, il se teut, puis repondy à luy mesmes et dist : "Soeuffre ung pou et ne te surhaste point, car espoir n'est ce point celle que tu cuides. Car, comme l'en dist, chascun amant a la plus belle dame par amours du monde et pour ce la prise il tant." (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 89).

Rem. Hassell 35, A84.

5
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     AMANT1          AMANT2     
-

Moult plaît aux amants de savoir ce que l'autre désire : Se le chevalier n'y a esté a armes descouvertes, espoir qu'il y a esté a telle congnoissance que bien y estoit congneu de celle dont il le vouloit estre, car ainsi le faisoient aucuneffoiz au temps du noble roi ¨Perceforest les preux chevaliers qui ne voulloient pas estre congneus de tous. Moult plaist aux amans aucuneffoiz a sçavoir ce que autre desire. Et le chevalier le peut bien faire, car il est preu. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 636).

6
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     AMANT1          AMANT2     
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Vrais amants ne s'éloignent pas volontiers de ce qu'il aiment : - Comment ! sire, dist la damoiselle, amez vous par amours et sy estes chevalier errant ? - Certes, damoiselle, dist il, oÿ. - Dont, dist elle, est ce du petit doigt ou voz amours demeurent en ceste forest, car vrais amans n'eslongent pas voulentiers coustumierement ce qu'ilz aiment. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 284).

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     AMER     
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Savoureux est le doux qui vient après l'amer : - Damoiselle, dist Norgal, de ce avroye je bon mestier, car piesça je n'eus plaisir que le desplaisir ne doublast. - Sire, dist la damoiselle, savoureux est le doux qui vient aprés l'amer et c'est aucunesfois celuy qui plus dure. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 458).

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     AMI     
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Mieux vaut (trouver) un ami en chemin / voie que denier en courroie/que l'or en arche... : Que te vaudra celle monnoie Quant seras au tour de ta roie, Qu'en terre seras enfouis ; (...) Donne et rend ce que tu as pris ; Car mieus vault en chemin amis Que ne font denier en coroie. (JEAN DE LE MOTE, Voie d'enfer P., 1340, 141). Ensi fu respitez l'enfès, qui Diex doint joye. Pour ce, dist .J. proverbes, miex vaut trouver en voie Un boin certain ami, que denier en coroie. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 31). Chertes, dist Esmerés, il y a .X. ans ou plus Que j'ai oï parler qu'il est et sus et jus ; Mais onques ne le vi, dont je sui irascus. Mais quant je voi ses fielx, j'en doi loer Jhésus, Car par euls nous est hui biaus serviches rendus ! Miex vault amis en voie qu'argens en ches tissus. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 207). Ensement fu Croy de la mort escapés Par la noble ducoise ["duchesse"] ouù mout ot de biautés. mieus vaut amis en voie, oy dire l'avés, Que deniers en coroie, ne nulle richetés. (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 401). Si vueil prendre le dit du sage Qui dist : mieulx vault amy en voye Que ne fait denier en courroye. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 138). Les deux amans furent joyeux a merveilles de ceste aventure, qui du tout leur estoit plaisant et agreable, combien qu'lz ne sceussent dont ce venoit. Et pour ce a fait ceste histoire son entree disant que mieulz vault amy en voye que tresor en sa huge. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 203). Pour che dist on souvent en .I. commun parler : Mieux vaut .I. bon amy en se voie encontrer Que deniers en coroie. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 50). ...Nulz n'en choisir [d'ami] s'il n'est notable, retenir vueilles ce notable, ; Tousdit vault mieulx amys en voye Que non fait vaisselle sur table N'avoir plain coffre de monhoye. (GARIN, Compl., 1460, 85). Vous m'avés fait grant courtoisye De m'estre venu revengier, Car vous m'avés sauvé la vye Et getté d'ung tresgrnt dangier ; Jamais ne cuiday plus mengier. Il est temps que d'icy desmarche ; Le proverbe ne fault changier : Miaulx vault amy que l'or en arche. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 62).

Rem. Morawski 1240, Muez vaut amis an place que argent en borse, 1241 : Mieuz vault amis en voie que deniers en corroie ; Hassell 36, A94 ; DI STEF. 20b et 20c, ami.

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     AMOUR1          AMOUR2     
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Unité en amours ne gît point en terre estimer, mais en deux coeurs faire unis par force d'amours : - Par ma foy, pucelle, dist le chevalier, celui est bon pacifieur qui ces deux pourroit faire acorder. Mais unité en amours ne gist point en terre et en chasteaux estimer ou peser a la ballance, mais en deux cuers faire unis par force d'amours.La valeur de l'homme gist en son couraige, car qui vestiroit ung lache au cuer failli de robes d'empereur, se demourroit il tel, et qui vestiroit ung homme de valleur de la peau d'un ours pour le aneantir, il n'en empireroit pour autant ung pois. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 21).

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     AMOUR1          AMOUR2     
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Amour étend ses graces là où il lui plaît : ...sachiés que par la veue de cestui chastel je ne doi pas estre appellé le Chevalier Meffet, car en la veue j'ai receu pardon. Si m'est bien advis que je soie le plus eureux chevalier du monde quant de tel meffet ay peu desservir pardon. - Sire, dist le chevalier, Amours estent ses graces la ou il lui plaist ne ce n'est pas merveilles quant elle fait d'un petit homme un grant seigneur, car elle est toute puissante. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 563).

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     ATTENDRE1          ATTENDRE2     
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Nature de femme est telle qu'elle attend à grand' peine après ce qu'elle veut savoir : - Madame, dist Norgal, il vault mieulx d'attendre ung petit et respondre saigement que respondre follement par hastiveté - Sire chevalier, dist Gorloés, vous dittes vray, mais nature de femme est telle que a grant paine attent aprés ce qu'elle veut sçavoir et par la hastiveté d'elles ne sont elles dignes de longuement tenir terre sans souverain. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 420).

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     BACHELIER     
Il n'est si preux bachelier portant épée qui ne trouve parfois son maître : Comment ! sire, dist Ponsçonnet, vous desconfortez vous ? Se a present un preu chevalier a eu sur vous puissance, il n'est sy preu bachelier portant espeee qui aucunes fois ne treuve son maistre. Vous mesmes eustes victoire n'a que huit ou dix jours, comme l'en recorde, sur trois les plus preux et les plus vaillans chevaliers du monde (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 364).
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     BEAU     
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Quand beau vient sur beau le premier beau perd sa beauté : ...il [le Chevalier à la Rose] se bouta au tournoy et y commensça a faire la greigneur force d'armes du monde. Et se Norgal avoit bien fait par avant, sy fut il oublié, car quant bel vient sur bel, le premier bel pert sa beauté.Ainsi advint a Norgal, que quant le Chevalier a la Rose fut en l'estour, il fist tant que tout le bruit lui demoura. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 132).

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     BIEN     
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Fou est qui laisse le bien tant qu'il peut l'avoir : Et adont de nouveau fait, nouveau conseil. Faisons bonne chiere. Dieu nous aidera, et maintenons nostre deduit ainsi que l'avons acoustumé. Fol est qui laisse le bien tant qu'il le puist avoir. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 607).

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     BIENHEURTÉ     
Quand une bienheurté vient à un homme, volontiers en vient une seconde : Et sachiez quant une bieneureté vient a un homme, voullentiers l'en vient la seconde, car pardevant lui vint une pucelle portant un noblois d'une merveille manche et dist : "Sire chevallier, la pucelle avec laquele vous mengastes a un soir passé sur le Mont du Mireoir vous salue et vous prie que pour l'amour d'elle vous veulliés a ce tournoy porter cest noblois et faire tant pour l'amour d'elle qu'elle soit tenue envers vous." (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 642).
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     BIENVENU     
[Sentence] Mieux vaut aller là où l'on est bienvenu que s'embattre là où on n'ose s'apparoir : Quant le chevalier eut oÿ les parlers de la damoiselle, il fut sy indifferent qu'il ne sceut lequel faire, ou fuir sa voie ou aler avec la damoiselle. Et quant la damoiselle le vey varier, elle le print par le frain et dist aussi qu'elle ne s'en donnast de garde de son taisier ou de sa maniere : "Sire, alons de bon cuer la ou l'en sera joieulz de vostre venue. Mieulz vault aler la ou l'en est bien venu que lui embatre la ou l'on ne se ose apparoir." (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 459).
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     CHEVALIER     
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Le courage d'un chevalier est petit s'il n'a le hardement d'aimer plus haut que lui : - Comment ! sire chevalier, dist la damoiselle, avez vous le couraige d'envahir sy noble pucelle ? - Certes, belle, dit Gallafur, le couraige d'un chevalier est moult petit qui n'a le hardement d'amer plus haut que lui, ce que faire peut se Amours lui en donne l'auctorité. - Sire chevalier, dist la pucelle, il peut bien estre, mais ce pourroit estre chasse sans prise, car deux contraires ne s'accordent point voulentiers ensembble. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 21).

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     CHEVALIER     
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Promesse de chevalier doit être tenue : Haa ! Laz, maleureux chevalier, que t'est il advenu ? A quoy te es tu obligé ? A quoy ? A ce que tenir te convient, car promesse de chevalier doit estre tenue. Mieulz luy vault a morir que d'encheir en tel reproche ! (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 444).

Rem. Cf. aussi Morawski 1059 : Li bons escuiers fet le boen chevalier, 1361 : Ne sont pas tuit chevalier qui à cheval montent, 1674 : Por l'amor dou chevalier bese la dame l'escuier.

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     COMMENÇAILLE     
Tel est fortuné en ses commençailles qu'en la fin lui vient bonne fortune : Quant il eut ce dit, il se teust atant une espace. Et tantost aprés, il dist :"Or parlent les dieux, et tout le monde sur mes besongnes, je n'en feray fors ce que le cuer m'en apporte, car j'ameray la belle ou Fortune et Amours ont mon cuer assiz en espoir de mieulz en avoir, car tel est fortuné en ses commensailles qu'en la fin lui vient bonne fortune. C'est pour neant, mon cuer n'en pourroie roster." (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 436).
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     COMPAGNON     
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Un petit compagnon peut se retrouver à parachever une haute besogne : - Sire chevalier, dist la pucelle, vous avez parlé tant proprement de celle besongne que il samble que vous fustes present au fait. - Certes, pucelle, respondy Gallafur, l'n voit bien que ung petit compaignon se retreuve a parachever une haulte besongne. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 18).

Rem. Cf. aussi Morawski 1614 : Perilleus compangnon a en homme felon, 1787 : Qui a compaignon si a mestre.

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     CONSEIL     
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À/de nouveau fait, nouveau conseil : Et adont de nouveau fait, nouveau conseil. Faisons bonne chiere. Dieu nous aidera, et maintenons nostre deduit ainsi que l'avons acoustumé. Fol est qui laisse le bien tant qu'il le puist avoir. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 607). ...voz ennemyz ont autant de batailles comme vous, et, se Dieu vous a fait la grace que vous ayez ceste-là davantaige, c'est grant gain pour vous. Mais prenez que voz ennemiz en eussent une comme vous ; au moings sera la vostre pour contredire à la leur ; ainsi vous ne povez faillir à l'avoir. Les Ytaliens en ont encores plus la moittié ; car ilz combattent tousjours à cheval, ce que autres nacions ne font pas. Et, se vous avez à faire à eux, il vous en fauldroit avoir plus largement. Mais, communement, les autres nacions n'en ont plus. Touteffoys, si vous voyez quelque chose de nouveau, à nouveau fait nouveau conseil. (BUEIL, II, 1461-1466, 36).

Rem. Morawski 531 : De novele parole novia[u]s consal ; Hassell 81, C274.

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     CONSEIL     
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Il fait bon croire conseil, et surtout quand il est profitable : [On conseille à Norgal d'aimer telle femme] ...sy la vey a merveilles belle et avenant. Et que plus la regardoit, plus lui plaisoit, et comme plus lui plaisoit, plus se delitoit en la regarder. Adont dist a soy mesmes : "Il fait bon croire conseil, et par especial quant on le voit prouffitable. Et qui de conseil ist, s'il l'en meschiet, ne fait a plaindre. Ceste dame icy me plaist tres bien. J'espoir que je l'ameray, car elle est belle a merveilles." (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 422).

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     CONTRAIRE1          CONTRAIRE2     
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Deux contraires ne s'accordent pas volontiers ensemble : - Comment ! sire chevalier, dist la damoiselle, avez vous le couraige d'envahir sy noble pucelle ? - Certes, belle, dit Gallafur, le couraige d'un chevalier est moult petit qui n'a le hardement d'amer plus haut que lui, ce que faire peut se Amours lui en donne l'auctorité. - Sire chevalier, dist la pucelle, il peut bien estre, mais ce pourroit estre chasse sans prise, car deux contraires ne s'accordent point voulentiers ensembble. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 21).

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     CORPS     
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[Sentence] Trop a souvent le corps las et travaillé qui toujours se gît sur un côté : [La jeune fille dit à Gallafur] Sy vous conseille, se vous voulez achever ceste aventure et acquerre la grace des dames et d'armes le pris, que entre elles et toutes damoiselles, quant le cas le requiert, monstrez que vous estes homme, car trop a souvent le corps las et traveillié qui continuellement se gist sur ung costé, et pour ce entendez mes raisons. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 254).

Rem. Cf. aussi Morawski 674 : En petit cors git bonne ame, 2005 : Qui n'a le corps n'a rien, 2027 : Qui ne garde le corps, l'arme s'en fuit.

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     CUIDER     
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Moult a de deduits es cuidiers amoureux : - Sire, dist Norgal, moult a de dededuis es cuidiers amoureux. Pour vous le diz qui ce noblois cuidiez reporter sans estre gaignié par force et en cuidier avez deduit. Nonpourquant si fault l'on souvent a ce que l'on cuide. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 646).

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     DEVIN     
Devant les yeux au devin rien ne peut être celé : Et quant le chevalier entendy qu'elle monstroit a sçavoir tant de ses secrez sans ce qu'a elle s'en fust descouvert, d'autant adjousta il plus grant foy que c'estoit la deesse Venus. Et pour acquerre sa grace par le conseil que receu en avoit, il ne lui osa riens celer, ains dist : "Ma chiere dame, deavant les yeulz au devins ne peut riens estre celé (...)" (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 273).
27
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     DOUTER     
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Toujours se fait bon douter : Quant les deux amans se furent a ce adcordez, ilz encommencerent a faire joieuse chiere. Mais c'estoit au plus celleement qu'ilz pouoient, car tousjours se fait bon douter. Et sachiez qu'ilz menerent vie joieuse plus d'un mois que la vielle jeut de ses froisseures qu'ilz n'eurent empeschement. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 607).

Rem. Cf. aussi Morawski 2123 : Qui sage est doubte

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     ENQUÉRIR     
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Il n'est pas bon de trop enquérir : Par tropt enquerre et demander, Par poul soffrir et tropt haster Voit l'on mains hommes corrocier. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 119). Il n'est pas bon de trop enquerre Ne s'empeschier es fais des cours ; S'on m'assault, pour avoir secours, Vers Nonchaloir yray grant erre, Durant les trieves d'Angleterre. (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 300). [Oriabel dit à Jourdain] "...Or ne m'enquerez plus, car cieux trop se mesprent Qui empesque et enquiert de l'autrui l'esrement Quant a lui riens ne toucque..." (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 516). Il n'est pas bon de trop enquerre, Je te l'avoye bien promys. (Pac. Job M., c.1448-1478, 191). Et jasoit ce que digne ne soye de enquerre sur si haulte dame comme je vous tiens, sy croy je pour vray que vous estes la deesse Venus et pour ce vous ay dit sy amplement mon estat, ce que n'eusse fait a autre personne vivant. - Sire, dist la damoiselle, trop enquerre n'est pas bon. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 273). Par trop enquerre n'est pas bon (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 197). Tu gastes tout, maulvais garson, (Aus)si ay je ouy dire a ung sot Que trop enquerre n'est pas bon. (Sots mal., c.1480, 80). Aucuns jouerent que bon n'est trop enquerre, Et comme on peult en ce cas trop errer, D'autres avoit sans parsonne requerre Qui s'empeschoyent lors des oyes ferrer. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 166).

Rem. Morawski 2424 : Trop enquerre n'est pas bon ; Hassell 103, E45.

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     ESPÉRANCE     
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Espérance soutient la personne jusqu'à la mort : Quant la belle Clamidette fut entree en mer et elle sceut que Nero estoit en la nef, elle le porta plus bel, car esperance soustient la personne jusques a la mort. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 193).

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     FAIRE     
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Ce qui est fait est fait : Haa ! tresdesleale Fortune (...), comment tu m'as deshonnouré a tousjours mais quant tu ne m'as laissé demourer entre les bons et eureux, ains m'en as eschassé sans esperance de retourner, car ce qui est fait ne peut estre a faire ! (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 88). Mais chou qu'est fait est fait, autre cose n'i quiert ; Ou li chevaux quiet mort, yl est de tous jugiet Que c'est ou on l'escorche (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 428). Er alors le duc à peu de mots bien courts respondy : "Levez-vous, levez : ce qui est fait est fait et passé. J'ay tout pardonné et me tiens à content. Levez-vous, vous estes nobles hommes et mes subgès, soyez-moy bons et léaux et vous m'aurez à bon prince." (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 150). [Gloriande, la fille du soudan, veut délivrer Mabrien, retenu en prison ; celui ci vient de tuer son geôlier] La damoiselle dist : "...Bien sçay que vous este nobles homs, preux, hardi et vaillant, et si a en vostre fait grant oultrage quant en tel dangier comme prisonnier que vous estes du soudanc, avez cellui occiz en ma presence, sans l'ayde et compaignie duqel je ne vous povoye delivrer ne venir vers vous. Ce qui est fait n'est mie a faire..." (Mabrien V., 1462, 206-207).

Rem. Morawski 335 : Ce qui est fait n'est pas a fere ; Hassell 107, F7.

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     FEMME     
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[Sentence] Folle est la femme qui a homme montre son coeur avant qu'elle ne l'ait éprouvé : [Gallafur entend la Pucelle aux Deux Dragons se complaindre à une chambrière] Quant Gallafur vey celle complainte, il en fut moult esbahy, car elle lui sambloit courroucee. Et pour entendre sa complainte, il fist silence, tant qu'il entendy que la pucelle disoit ainsi : "Damoiselle, vous poez maintenant veoir la faulceté du chevalier : folle est la femme qui a homme montre son couraige devant qu'elle ne l'ait esprouvé." (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 282).

32
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     FEMME     
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Male bête a en male femme/male chose est de male femme : Sans faulte, ainsi que dist Estonné, male beste a en male femme et je crois bien que ceans n'en a nulle bonne (Percef. II, R., t.2, c.1450 [c.1340], 358). Sy tost que le roy sceut ce, il dist : "Male chose est de male femme, car aussi bien en est deceu le rice comme le povre. Je m'en sçai bien a quoi tenir, mais, s'il plaist a mon Dieu, je ferai ourir la mienne de malle mort. Jamais d'elle ne d'autre ne serai cous." (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 615).

33
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     FEMME     
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Nulle femme ne va à faute : Et certes, sire [Passelion], dist elle, vous n'y acquerez nul honneur de vous ainsi maintenir, car renommee avez d'estre le plus grant acointeur ["galant"] de tous les chevaliers errans, car nulle femme ne va a faute. - Dame, dist Passelion, je n'en puis mais. Aussi dist on qu'il n'est pas bon glouton qui de tout n'essaye, sy doit l'omme de tout gouster et soy tenir au meilleur. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 359).

34
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     FEU1          FEU2     
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Il ne faut pas adjoindre le feu et l'eau ensemble : [Une jeune fille est sollicitée pour épouser le vieux roi de Sicambre.Elle dit...] ... Et trop plus de deport, de joyes et de soulas ay je intencion de avoir en mon jeune mary, qui sera riche d'honneur et de haultes proesses et chevaleries, que avecq le roy de Sicambre et sa richesse ! Et aussi il est trop ancien et n'est point chose faisable de adjoindre le feu et l'eaue enssamble. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 178).

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     FOLIE1          FOLIE2     
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Folie fait asseoir son coeur là où il ne peut profiter : ...tu as mis ton cuer en lieu où l'on n'a de lui cure. Tu es fol et plus que fol, car oncques bien ne t'en vint ne elle ne te daigne amer. Ailleurs a mis son cuer. Follie fait assir son cuer et mettre la ou il ne peut prouffiter. Advise toy et laisses ta follie en yssant de ta folle emprinse, car trop y as demouré. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 457).

36
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     FORT     
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Il faut toujours que le plus fort l'emporte : ...le preu Norgal se efforsçoit d'avoir victoire, car bien lui sambloit que onques si bien ne s'estoit deffendu contre Exillé. Mais il faut tousjours que le plus fort l'emporte, comme il y paru.Car Exillé se efforcha en tirant Norgal a soy et tellement l'estraint qu'il l'emporta a force de bras hors de la selle, puis le laissa tumber au milieu de la praierye. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 234).

37
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     FOU1          FOU2     
.

On met le fou en chaire par défaut de sage : "...je deveroie estre bien joyeulx s'il m'estoit possible, quant je fay ce que un tel prince pourroit faire a son honneur. Mais vous sçavés que le saige dist qu'on mest bien le fol en chaiere par deffaute de saige : Ainsy advient il de moy, car par faulte de souffisant conducteur a tant excellent homme suis un meneur inhabille, mais c'est sans reprouche." (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 188). Mais pour ce que je vous ay oÿ dire que je ne suis point digne d'avoir le amour de si haulte pucelle, sans faulte je le cognois, car pour ceste heure je ne cognois homme au monde qui en soit digne. Mais il advient bien que par faulte de saige maistre l'en assiet le fou en chaiere. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 92). Mais quant a l'avantage, Point ne s'en trouve [de sages] ou guiere : Par deffaulte de sage, On met fol en chayere. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 73).

38
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     FUIR     
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[Elle l'est quand elle est provoquée par la lâcheté] Il vaut mieux être déconfit en défendant que fuir sans coup férir : - Mon amy, dist Passelion, ce seroit honte a nous de vouloir tous trois combatre au chevalier quant tel est entre nous qui plusieurs fois l'a mis en tel point qu'il estoit tout joieulz quant eschaper povoit de ses mains la vie sauve - Seigneurs, dist l'escuier, folie fait envahir le chien sur son fumier. Ainsi est il du chevalier, qui a present est champion a telle pucelle que de son emprinse il ne lui pourroit mescheir. Mais pour conclusion, partez vous d'icy comme desconfis ou venez vous deffendre a lui, car mieulz vault estre desconfis en deffendant que fuir sans coup ferir. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 342).

39
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     FUMIER     
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Folie fait envahir le chien sur son fumier "C'est folie d'attaquer le chien sur son territoire ; c'est folie d'attaquer quelqu'un sur son domaine, dans ses activités, ses amours..." : - Mon amy, dist Passelion, ce seroit honte a nous de vouloir tous trois combatre au chevalier quant tel est entre nous qui plusieurs fois l'a mis en tel point qu'il estoit tout joieulz quant eschaper povoit de ses mains la vie sauve - Seigneurs, dist l'escuier, folie fait envahir le chien sur son fumier. Ainsi est il du chevalier, qui a present est champion a telle pucelle que de son emprinse il ne lui pourroit mescheir. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 342).

Rem. Morawski 571 : Devant son fumier se fait li chiens fiers.

40
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     GABER     
-

Tel se gabe ("se moque") du malade qui depuis a métier de mire : Dont me respondy elle et dist : "Sire chevalier, tel se gabe du malade qui depuis a mestier de mire. En telle maniere est il de tel y a qui jadis oÿ parler d'un enferme en amours et lui, qui ne sçavoit quelz malz estoient ni comment l'on y pouoit encheir, s'en gaba et dist que ja n'ameroit s'il ne sçavoit sa paine employee. Or est a ce mené qu'il aime et ne scet qui, non pas qu'il sache qu'elle soit encore nee, car il aime l'ombre d'un miroer..." (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 528).

Rem. Cf. aussi Morawski 257 : Bien gabés est que gabés gabe.

41
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     GAGNER     
-

Il fait bon gagner pour attendre un peu "Il est avantageux de gagner pour un peu d'attente" : Ces choses considerees, il est expedient que vous acordez ma raison, car fait bon gaignier pour attendre ung petit, aussi l'en dist que folle haste n'est preu. Sy prenderay congé a vous et vous a moy, en esperance de parvenir a toute joye et parfection de bien, et pour ce je vous recommande a Dieu. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 200).

42
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     GARDRE     
-

Il n'est personne qui contre malice de femme ni décevance d'Anglais puisse se garder : "Que voulez vous, dist le roi, que je vous die ? Il n'est qui contre malice de femme ne decepvanche d'Anglois se puist garder. Mais pour autant qu'il m'en touche, je m'en vengerai premierement sur ma femme et aprez sur le païs d'Engleterre, que je ferai tout essillier..." (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 616).

43
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     GLOUTON     
-

Il n'est pas bon glouton qui de tout n'essaye : Et certes, sire [Passelion], dist elle, vous n'y acquerez nul honneur de vous ainsi maintenir, car renommee avez d'estre le plus grant acointeur ["galant"] de tous les chevaliers errans, car nulle femme ne va a faute. - Dame, dist Passelion, je n'en puis mais. Aussi dist on qu'il n'est pas bon glouton qui de tout n'essaye, sy doit l'omme de tout gouster et soy tenir au meilleur. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 359).

44
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     GOUVERNANCE     
[Sentence] La mauvaise gouvernance de la personne la mène à puante mort : Quant l'ame [du maître du jeune Perceforest] fut hors du corps, il demoura si sec et si vuit que pourreture ne sceult a quoi aherdre ne nature ne peult en lui engendrer vers, sicques onques flaireur ne puanteur de son corps n'issi, anchois fut tout parsechié, que nature n'y peult faire mauvaise engendrure. - Par ma foi, dist le chevalier, il fut bien heureux, car orendroit n'en meurt nulz que leurs plus prochains ne les fuient pour la corrupcion de leurs coros. - Chevalier, dist la voix, la male gouvernance de la personne le maine a puante mort, de quoi cestui chevalier se sceut bien garder. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 577).
45
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     HANTISE     
Hantise amour apprend/hantise fait l'amour : On ne se set en qui mais nuls hom enfyer. Antise soloit faire coers ensanle lyer D'amour, de caritet, et l'un l'autre pryer ; Or voit-on le contraire, se doit moult anuyer. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 5). Li lieus fait le larron, li amours fait antise. Pucelages, castés, c'est trop bielle frankise ; Wardés-vous de che feu ki coers et corps atise (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 109). ...d'anter ses amis vault-on miex bien sovent. Qi eslonge des iex, on dist communalment, Il eslonge du cuer. Antise amour aprent. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 11). "Monseigneur" respondirent les greigneurs de son conseil, "autrefois le vous avons-nous remonstré, et ce seroit bon, car jusques à tant que vous vous serez veus et entre acointiez [le roi du Portugal et le duc de Lancastre], ne povez-vous avoir parfaitte amour ne congnoissance l'un à l'autre, car l'antise fait l'amour." (FROISS., Chron. M.M., XIII, c.1375-1400, 41). Et dist a soi-mesmes qu'il estoit trop simple de soy tenir sy cachié et que s'il s'adevanchoit ung petit plus, il lui pourroit moult prouffiter, veu que la hantise fait l'amour, car en soy destournant tousjours, il ne seroit jamais cogneu (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 116).

Rem. Hassell 132, H8.

46
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     HÂTE     
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(Mauvaise) hâte n'est preu : "...Et si porra bien avenir Que vous verrez Bremont venir ; S'il vient, vous en serez plus fors." Chascuns respont : "C'est nos acors." Après messire Jehans Pastez Li dist : "Sire, ne vous hastés, Car mauvaise haste n'est preus, Et ce sera honneur et preus De faire ce fait sagement, Et nom pas trop hastivement..." (MACH., P. Alex., p.1369, 149). ...ancoire ne suis occhis ne afinés. De prendre la couronne vous fustez trop hastés, Mai se haste n'est preu, ouÿ l'avés assés. (Cip. Vignevaux W., p.1400, 127). "Dame, respondy Edea, moult estes hastive en fais et en dis et en habondant voullenté de gaber simplement ; j'ay tousjours oÿ maintenir que malle haste n'a preu" (Faits conq. Alexandre N.L., c.1450-1475, 210). Ces choses considerees, il est expedient que vous acordez ma raison, car fait bon gaignier pour attendre ung petit, aussi l'en dist que folle haste n'est preu. Sy prenderay congé a vous et vous a moy, en esperance de parvenir a toute joye et parfection de bien, et pour ce je vous recommande a Dieu. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 200).

47
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     HERBE     
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Bonne herbe ne s'aerdit oncques à mauvaise terre : Car Amours engendree de tant de pure beauté ne peut morir ne estaindre tant que dure le corps ouquel elle est enrachinee ne ne veul qu'elle estainde, car il ne peut este, si comme j'espoire, que sur aucune petite grace ne soit enrachinee et autrement ne se pourroit faire, car bonne herbe ne s'aherdy oncques a mauvaise terre. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 112).

48
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     HONNEUR     
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L'homme qui dit du bien d'autrui exhausse son honneur : ...sachiez de vray que l'omme qui dit bien d'autrui exaulce son honneur et en fait d'armes le preu chevalier doit tousjours celer ses proesses et recorder cells d'autrui. Et s'il est porté par terre d'un preu chevalier, il doit estre tres desirant de le cognoistre, parquoy il le puist nommer et reciter ses proesses devant dames, damoiselles et chevaliers (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 127).

49
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     LANGUE     
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Périlleuse chose est de mauvaise langue entre amants : ...il veoit entre elles [des pucelles à leur fenêtre] la Pucelle aux Deux Dragons apparoir tant belle, ce lui estoit advis, qu'elle passoit de trop toutes les autres. Mais encore doubloit plus sa joye en ce qu'elle tiroit du feurre l'Espee Vermeille et la conjoÿssoit et disoit tant que le chevalier l'ouoit : "Certes, perilleuse chose est de mauvaise langue entre amans, car on se encline plus tost a croire le mal que le bien et mal a fait qui a dit du chevalier le contraire de ce que advenu en est." (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 488).

50
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     LIER     
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Tel se lie parfois de son gré qui ne délie à son vouloir : [Une jeune fille dit à une autre] "Bon fait esprouver et puis prendre, car qui prent et puis espreuve souvent se treuve decheu, en especial pucelles en amours, car tel se loie aucunesfois de son gré qui ne se desloie a son voloir. Pour moi le dis, qui ai jugié ainchois que j'aie pris.; Or puis hardiement mon coer loier aprez jugement quant le chevalier m'en requiert, car je l'ay trouvé leal et entier, bel, preu et chevalereus..." (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 648).

51
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     MARCHÉ     
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Vieille obligation défait nouveau marché : Et affin que je ne muire sans testament, je laisse mon cuer a la Fleur de Beauté qui oncques ne me adaigna comme a celle que je ne puis oublier et ce chapel revoist dont il vient, car n'ay povoir de mon voeu acomplir. Vielle obligacion deffait nouvel marchié ! (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 444).

Rem. Cf. aussi Morawski 74 : A mal marchié bien vivre, 160 : A tel marchiet tel vente, 290 : Bons marchiez est troveüre .et 291 : Bon marchié trait argent de borse, 584 : Dieu n'engigna oncques de marchié qu'il fist, 855 : Il a bon marché de l'outil a son voisin qui l'a pour le rendre, 970 : Ja n'aist il bon marché qui ne l'ose demander, 1190 : Marchié devisé vaint, 1525 : Len ne s'en va pas de foire come de marchié.

52
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     MÉCHEF     
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L'homme peut porter en patience tous méchef, sauf la perte d'amie : ...jasoit ce que le preu Norgal se departesist de l'assamblee sans atendre le tournoy par le fier courroux qu'il avoit eu au cuer pour ses amours, il n'en doit estre blasmé, car l'omme peut porter en patience tous meschiefz fors perte d'amie (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 379).

53
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     MONTRE     
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Celui qui n'est pas à la première montre n'a pas le choix de la marchandise : Quant Lyonnel les vey venir sy radement, il dist a Exillé : "Sire chevalier, ne vous hastez que tout a point, car vous y vendrez tout par temps. - Sire, dist Exillé, il n'a pas son chois a la marchandise qui n'est a la premiere monstre, et pour ce je n'y veul pas faillir." (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 53).

54
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     MOULTEPLIER     
Trop moulteplie un fait d'armes qui a la grâce du recordeur "Un fait d'armes remarqué par un témoin qui le rapportera a des chances de se répandre" : Sire chevalier, dist la damoiselle, est il bachelier vivant, s'il est en leur bonne grace [des dames et damoiselles], qu'il ne parvienne a honneur ? Et pour ce voeul que vous sachiez que plusieurs chevaliers ont eu tres haulte renommee en proesce de chevalerie, laquelle ilz n'ont pas toute acquise au ferir du trenchant de l'espee. Trop monteploie ung fait d'armes qui a la grace du recordeur. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 253).
55
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     MOURIR     
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Toujours meurt l'homme là où il lui est destiné : Sire, dist la dame, oncques mais chevalier ne gaigna l'amour de sy haulte dame a sy pou de prieres, mais le temps et le lieu le doit. Et fust par force, sy me convient estre vostre amye. Mais l'amour qui de bon gré vient vault mieulx. Et pour ce de bon gré et voulentiers je vous ottroie mon amour, puis que a cela suis venue. - ma chiere dame, respondy Passelion, our ce don que je retiens je ne vouldroie pas estre en la Grant Bretaigne. Tousjours meurt l'omme où il lui est destiné, mais il n'a pas telle amie quant il la vouldroit avoir. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 399).

56
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     OCCASION     
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Petite occasion mène là où on aime : Sy se traÿ le chevallier auprès de la montaigne, car illecq estoit le hourdis de s'amie par amours et ou elle devoit estre a l'endemain ; Sy n'en doit l'on etre esbahy, car la chanson dist ainsi : "Voulentiers où je aime petit d'occoyson m'y maine." (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 372).

57
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     PERDRE     
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Qui un bon en perd et un bon en gagne, il n'a cause de trop se douloir : ...elle regarde le Chevalier Flamboyant et lui dist : "Sire chevalier, vostre bonne chevalerie fait bien dire de vous et moy mesmes me loe de vostre bonne proesse, car se vous n'estiez quy les autres resveilliez par vostre bien fait, nostre feste fust comme nue, car il y adesja passé quatre assamblees que le preu Norgal nous a failly. Non pourqjunt qui ung bon en pert et ung bon en gagne, il n'a cause de trop se douloir" (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 470).

58
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     REPAÎTRE     
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Tel cuide être bien repu qui de tous côtés est vu : Sire, dist la damoiselle, tel cuide estre bien repus qui de tous lez est veu. Ainsy est il de vous, car en ceste aventure avez esté veu de quatre des plus belles pucelles, des plus nobles et des plus joyeuses des forestz. Et sachiez pour vray que la Pucelle aus Deux Dragons estoit en la moyenne. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 491).

59
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     RÉPIT     
Un jour de répit vaut cent jours/cent sous/cent marcs : ...je prins en moy confort Requerant Dieu, qui est la hault, Qu'il me donnast bon reconfort ; Ung jour de respit cent solz vault. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 12). [Exillé demande un répit en combat singulier, parce que son adversaire est désarmé. Celui-ci lui reproche d'avoir fait cela par peur ou lâcheté ; Exillé lui répond qu'il l'a fait...] pour ce qu'il n'appartient point a ung chevalier armé combatre a ung desarmé. Mais seuffre tant que tu soiez garny d'armes, et se adont je t'en faulz, j'acorde d'avoir perdu ma querelle. - Je voy bien, dist Norgal, que tu quiers un jour de respit qui cent mars vault (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 94). DESGOUTTÉ. A bien compasser ung cadren Il y a grant subtillité. ESTOURDI. C'est ung grant tour d'abilité Que de bien faire ung sobressault. DESGOUTTÉ. Ung jour de respit cent jours vault A tous ceulx qui en ont besoing. (Est., p.1460, 24). [Molinet s'adresse au conte de Nassau pour l'inviter à rechercher la paix] Se vous avés en temps de guerre Acquis los et exellent bruit, Aincoires povés vous acquerre Gloire du ciel par la paix querre, Que de Dieu est precieux fruit ; Par guerre humain sang est destruit, Par paix tout vient sans default : Ung jour de respit cent mars vault. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 252). LE MOUTON (s'adressant au loup, qui l'invite à se laisser manger). Un jour de respit cent marcz vault. Qui a bon espoir d'allegier Cil qui l'homme rachetter vault, Me voeulle envoyer tel bregier Qui ma doleur puist abregier, Ou je languis en dur amés, Car il vault mieux tard que jamés. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 668).

Rem. Morawski 2451 : Un jor de respit cent souz vault ; Hassell 142, J36 ; DI STEF. 460b, jour.

60
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     RICHE     
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Celui-là est riche à qui joie demeure : Souffisse vous ce que Dieu nous envoie. Cieulz est ricë a qui demeure joie, Non mie cieulx qui au tresor assanne ["aspire au"] Et craint la departie. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 677).

61
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     RICHESSE     
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La bonne ëurté de ce monde ne gît pas en richesses : ...elle [souffisance] m'a dit que nature est soustenue de pou de chose et que la bonne heureté de ce monde ne gist es richesses et ainsi ne fait honneur et qu'en povreté ne gist pacience. Par ce me conseille que je ne vous croye point, ains tiengne la moyenne voye en laquelle joÿrai de paix, par laquelle je acquerray pacience. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 177).

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     SAINT     
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À tel saint telle offre/offrande/soignée : Tenez, dist elle, icelle boistellette. Dedans y a une merveille rose Que jou ay par soubtil art enclose. Ne eschera, ce set certaine chose, Tant que serai envers vous pure et nette. Et se voiez en fin muer la chose, Ne me croiez, comment que je le glose, Ainchois faittes que soie a chevaulz traite. A tel saint, tel songnie ["chandelle"]. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 676). Moult bien li renderoit [à Jourdain], ce dist [Aubuïn] en son patois. Les griez qu'a fait son fil, les maus et les anois : A tel saint tel offrande ! (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 662). Le chant de ce temple est alarme, Les cloches sont grosses bombardes, L'eaue benoicte est sang et larme (...) , Et l'encens , pourre de canon : A tel sainct tel offre et tel don (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 67). Le chant de ce temple est alarme, Les coches sont grosses bombardes, L'eau benoicte est sang et larme, L'asperge est ung bout de guisarme,Les cappes sont harnas et bardes, Les processions, avant gardes Et l'encens, pourre de canon : A tel sainct tel offre et te don. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 67). Finablement (...) Trouvay logis, nommé l'ostel d'Austrisse (...). L'hoste estoit jeune, humble, courtois, humain (...). L'hostesse aussy, de vertus la nourrice, Estit puissante et terrïenne grande : On doibt donner a tel sainct telle offrande. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 168).

Rem. Morawski 164 : A tel saint tel offrende ; Hassell 223, S12 ; DI STEF. 779c, saint.

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     SAISON     
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Toute chose a sa saison : Or dit aucuns ceste raison Que chascune chose a saison D'estre selonc son temps loée, Car quant loange est affermée D'une chose, s'elle en dechiet, Au loant malement meschiet, Dont il puet estre diffamez Et meins prisiez et meins amez, Car trop a esté deceüs, Quant li contraires est sceüs De qui il avoit mis avant, Se li puet on mettre au devant Et par maniere de reproche. (MACH., D. Aler., a.1349, 376). Ainsi de vo tresor avient Qu'il accroist toudis en richesse Quant on en fait plus grant largesse. Et se vous en estes avere, Tresbelle, foi que doi saint Pere, Bien vous en porrés repentir, Car je vous di, et sans mentir : Toutes choses ont leur saison. Je n'i met nulle autre raison, Car vous n'estes pas au raprendre, Si que bien me poez entendre. (MACH., Voir, 1364, 254). Espoir, uns temps encor venra Que plus penser m'i couvenra, S'en sentirai lors mieuls les gloses, Car leurs saisons ont toutes coses (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 106). Toutes coses ont leur saison (FROISS., Méliad. L., t.2, 1373-1388, 2). Et lors commencha moult fort a plourer [la dame nommée Arcade], et quant Tronc le perchoit, sy dist : "Touttes choses ont leur saison, car tamps est de labourer et tamps de reposer ; et tamps de disner et tamps de plourer. Et sont deux choses contraires de plourer et de disner, car on pleure pour desplaisanche et on disne pour plaisanche, et on peut mieulx recouvrer a plourer qu'a disner..." (Ysaÿe Triste G., p.1400, 361). ...toutes chouses, selon que dient les sages, se devent user par leurs saisons. (LA CÉPÈDE, Paris Vienne K., 1432, 206). Et leurs ordonnances et leurs atours ne peuent estre de haulte valeur devant ce que le soleil soit sur l'esconser, car vous sçavez que toute chose doit actendre sa saison pour quoy elle est faicte. (Percef. II, R., t.2, c.1450 [c.1340], 182). Sire chevalier, je ne suis pas venue presentement icy pour respondre a voz argumens et aussi l'eure ne le doit pas, car elle est ordonnee a faire deduis et prendre repos. Tout a temps vendrez vous le matin a avoir sur ce conseil, sy vous en deportez a tant, car toutes choses doivent attendre leur saison et certes ceste ne l'a pas. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 311). Toutes choses ont leur saison. (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 199). Bien peut le jeune mal fuyr, Si se veult regir par raison, Et qu'il s'en vayse recuillir Avec gens de bonne maison. Il n'est riens que n'aye saison, Quant par saison la chose est prinse. Il en vient du bien a foison, Aussi du jeune qui l'advise. (Pass. Auv., 1477, 119). Le temps au temps point ne ressemble, L'esté brusle tout, l'yver tremble. Toutes choses ont leur saison. (ALECIS, Blas. faulses am. P.P., a.1486, 197).

Rem. Morawski 2395 : Tute[s] choses unt lour sesoun ; Hassell 76, C198 ; DI STEF. 785c, saison.

64
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     SAVOIR1          SAVOIR2     
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Qui mieux sait mieux dise : - Je sui, dist la voix, une des creatures du Dieu Souverain qui n'ai pas haÿ le lignage dont tu es issu ne n'ai ta personne en hayne pour la bonne engendrure qui de toi iscera. Mais dy moi, que quiers tu ? - Par ma foi, dist la Tout Passe, a pou le sçavroie dire. - Qui mieulx scet, mieulz die, dist la voix, et je le te dirai. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 578).

Rem. Morawski 1997 : Qui mielz set mieulz doit dire ; Hassell 224, S23.

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     SERVAGE     
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En aimer par amour il ne doit y avoir servage : [Le narrateur a entendu une jeune femme dire à une amie "nous avons loy de donner et de retollir quant il nous plaist" (en amour)] Et en moy esbahissant, je m'apensay que certes elle disoit vray et que moy meismes avoie tort, repentant des parlers que j'avoie ditz, mais de ce m'escusoie, car je cuidoie bien dire. Non pourquant si me reprins je trop mortellement, car s'ainsi estoit, amours seroient perdues pour ce qu'en amer par amours pas ne doit avoir servage. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 513).

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     USAGE     
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Il n'est chose que usage ne fasse apprendre : Grant paine mettoit le chevalier a soy destourner de la veue a la pucelle, mais c'estoit pour neant, car elle lui estoit tousjours au devant a plaine face. Sans faulte, il n'est chose, tant soit nuiseuse par laideur ou par haune que usage ne face apprendre, par force ou autrement. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 412).

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     VALEUR     
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La valeur de l'homme gît en son coeur : - Par ma foy, pucelle, dist le chevalier, celui est bon pacifieur qui ces deux pourroit faire acorder. Mais unité en amours ne gist point en terre et en chasteaux estimer ou peser a la ballance, mais en deux cuers faire unis par force d'amours.La valeur de l'homme gist en son couraige, car qui vestiroit ung lache au cuer failli de robes d'empereur, se demourroit il tel, et qui vestiroit ung homme de valleur de la peau d'un ours pour le aneantir, il n'en empireroit pour autant ung pois. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 21).

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     VANTEUR     
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En grand vanteur ne fut onques trouvée valeur : ...Blannor ne peult souffrir la pesanteur du coup [donné par Norgal], ains lui convint tumber a terre, lui et son cheval. Ce coup fut moult des dames recommandé et des regardans. Lors dist Androme : "Or voiez vous, belles damoiselles, la grant chevalerie que ce chevalier avoit repus soubz le manteau de simplesse et de humilité ! Par ma foy, ce n'est pas mensonge, car en grant vanteur ne fut oncques trouvé valeur." (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 51).

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     VENGER     
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Celui ne se venge pas qui occit son ennemi et puis est mis à mort : ...qui pourroit par sens et advis faire qu'il perdist ceulx par qui il vault plus que ung autre et qu'il demourast seul, nous en venrrions lors prendre vengance plus legierement et seurement. Car celui ne se venge pas qui occist son ennemy et puis est mis a mort. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 4).

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     VÉRITÉ     
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Vérité ne quiert nuls angles. "La vérité est sans recoin, sans détour" : Car c'est chose moult honnourable D'estre en son parler veritable, Et verité ne quiert nuls angles, N'elle n'a que faire de jangles. (MACH., R. Fort., c.1341, 9). Et vérités nul angle quert, ne voelt avoir,Tout homme par nature désirent à savoir ; Se doit-on plus penser au sens k'à nul avoir ; Sens fait grasce perdue moult bien et tost ravoir. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 36). Toutefois, pieça, je senti Que oncques Verité ne menti, Ne si ne volu querir angles, Ne raconte[r] bourdes ne gengles (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 147). Vesci pour quoy je le diray Et ja ne vous en mentiray, Car verité ne quiert nuls angles, N'elle n'a que faire des jangles. (MACH., P. Alex., p.1369, 224). -Comment, sire chevalier, dist la damoiselle, povez vous ce dire ? - Damoiselle, dist le chevalier, verité ne quiert nul anglet et follie m'en feroit mentir, car quant j'ay bien debatu en ma conscience, autre que elle ne l'acheva [la queste de l'Espee Vermeille] et moy ay esté son messagier de porter l'espee jusques a cy. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 485). ...puisque vérité ne quiert nuls angles, ne absconsemens, ne lui est besoin aussy, pour estre soustenue, de quérir nulles fuites sans venir à réale response (CHASTELL., Vérité mal prise K., c.1460, 379).

Rem. Latin : Veritas non querit angulos ; Morawski 2468 : Verité ne quiert angles ; Hassell 247, V68 ; DI STEF. 884c, verité.

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